par biodivmax » 04 Aoû 2014, 14:50
Pour clore tout de même ce post (car je ne l'avais fait que lors de la conférence du dernier congrès), il faut présenter les Petrochromis du groupe Horii, la dernière espèce du genre, décrite cette année à partir de poissons originaires de Kasenga en Zambie.
Petrochromis horii est pour ce que l'on en sait (il n'y a pas de sujets adultes dans les types) chromatiquement proche de Petrochromis fasciolatus, avec un corps vert mousse clair orné de barres plus sombres. Il se rencontre en dessous de 12 m de fond dans l'habitat rocheux, et pourrait vivre beaucoup plus profond pour les adultes. Il est très proche morphologiquement du poisson connu en aquariophilie sous le nom de Petrochromis sp. "flame tail", originaire quand à lui de Kambwimba en Tanzanie.
Des populations de poissons assez semblables se rencontrent d'ailleurs plus au nord aussi le long de la côte tanzanienne, avec des variétés géographiques formant un continuum jusqu'à Luagala point:
Petrochromis sp. "red Mpimbwe" depuis Karema jusqu'à la rivière Kalambo.
Petrochromis sp. "Kipilli Brown" de la zone de Kipilli jusqu'à Fulwe Rocks
Petrochromis sp. "red Mahale" le long des montagnes de Mahale.
Grâce aux frères Carlson, nous en savons d'ailleurs maintenant plus sur le biotope de cette merveilleuse espèce:
Petrochromis sp. "red" se rencontre au large de Lyamembe. Découvert au départ par Horst Walter Dieckoff à Luagala Point sur la côte du parc national des montagnes de Mahale en 1986-1987, cet espèce a été redécouverte en 2002 par les frères Carlson d'African diving quelques 30 km plus au sud, à Lyamembe reef, un récif situé au centre de la baie de Lyamembe, qui s'étend de 4 à 26 mètres de fond. Ce récif est trop peu profond pour l'espèce cependant, et abrite surtout des juvéniles en faible densité. Pour l'exportation, les pécheurs sont obligés de collecter les poissons plusieurs centaines de mètres plus au large, à Lyamembe offshore reef, une zone plus profonde située à 6°27'36'' S, 29°54'53'' E, à environ 500 mètres au large, et dont le point le plus superficiel se situe à 35 mètres de fond. Il s'agit d'une espèce difficile à capturer car elle se rencontre très profondément, garde de larges territoires, et s'enfuit facilement lorsqu'elle est dérangée. Cette espèce se caractérise par son dimorphisme sexuel important, avec des mâles rouges orangés et des femelles brunes.
Les espèces ou variétés suivantes du groupe horii se rencontrent de la frontière zambienne jusqu'au centre Congo (du cap Kachese au cap Tembwe pour être précis), et sont connues comme Petrochromis sp. "gold", Petrochromis sp. "Mtoto yellow", Petrochromis sp. "Katete". Elles diffèrent de Petrochromis horii par la coloration juvénile, qui est jaune canari jusqu'à la taille de 3 à 5 cm pour devenir marron à gris blanchâtre rayé ensuite. La taille adulte est aussi semble t'il plus restreinte que celle des autres espèces du groupe Horii, avec une taille maximale de 15 à 17 cm contre 22 à 24 pour Petrochromis sp. "red Mahale".
Plus au nord encore, aux alentours de Kitumba, se rencontre une espèce du même groupe très peu connue, exportée sporadiquement comme Petrochromis sp. " Kitumba Congo orange".
Toutes ces espèces, quatre ou cinq probablement, sont en fait très proches et pourraient éventuellement être considérées comme sous-espèces de Petrochromis horii.
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biodivmax le 05 Aoû 2014, 10:04, modifié 1 fois.