Pour commencer, voyons les adaptations alimentaires des poissons téléostéens, qui couvrent une gamme de forme d'extrémités céphaliques extraordinaire, plus sans doute que dans tout autre groupe d'animaux.
Si l'on prend les poissons téléostéens dans leur globalité, on peut trouver des exemples d'adaptations à presque tous les régimes alimentaires (et puis çà me permet de vous faire partager les photos que j'ai fait ces derniers jours dans mes bacs):
Chez les Chaetodontidés ou poissons-papillons, le bec de Chelmon rostratus, en forme de pincettes, sert à extraire les vers de leur terrier et à arracher les anémones de verre de leur support en les enroulant autour.


Chez les labridés, certaines espèces sont adaptées à déparasiter les autres poissons, et présentent des pièces buccales qui leur permettent d'extraire des parasites et des tissus morts sans blesser leurs "clients", comme ce Labroides dimidiatus:



Chez les gobies fouisseurs, la forme de la bouche est plus généraliste, les pièces buccales servant à capturer du plancton animal flottant près de leur terrier, comme ici Amblyeleotris guttata:




Chez les dragonnets, la bouche est minuscule, adaptée à la capture de minuscules crustacées (copépodes, ostracodes) dans les anfractuosités des roches coralliennes, comme ici chez Synchiropus splendidus:


Chez les poissons-clowns, la morphologie est adaptée aussi à la capture des proies planctoniques flottantes, mais de plus grande taille que les gobies, ici Amphyprion ocellaris:



Chez les acanthuridés (poissons chirurgiens), la morphologie buccale est adaptée à la consommation d'algues supérieures sur les roches, ici Acanthurus lineatus:


Chez les siganidés ou poissons lapins, la mâchoire sert à brouter des algues gazonnantes sur tous types de substrat, ici Siganus corallinus:


Chez les Pomacanthidés ou poissons anges, les adaptations buccales permettent un régime assez varié, mais centré en grande partie sur les éponges, ici Pomacanthus navarchus:

Chez les apogonidés, la bouche est de grande taille, pas tant à cause de la taille des proies planctoniques consommées, que parce que les mâles sont des incubateurs buccaux ovophiles, ici Pterapogon cauderni:


Si l'on observe les adaptations des cichlides du Tanganyika, qui appartiennent pourtant tous à la même famille, on rencontre des formes très spécialisées aussi, presque aussi variées que celles des poissons coralliens et permettant l'exploitation de toutes les ressources alimentaires imaginables:
Ainsi les Plecodus paradoxus ont adopté un régime composé d'écailles raclées sur les flancs des autres poissons:



Lamprologus nigriventris se nourrit de petits crustacées capturés dans les roches:


Eretmodus marksmithi racle les algues supérieures dans la couche la plus superficielle du ressac:

Et nos sujets de prédilection, les tropheines, ont développé des pièces buccales leur permettant d'exploiter les algues unicellulaires poussant sur les roches éclairés par le soleil tropical, chacun à sa façon d'ailleurs comme vous allez pouvoir le constater au vu de leur dentition finalement pas si semblable que cela chez les différentes espèces:
Tropheus duboisi:

Petrochromis sp. "red":





J'en ai encore plein, je vous les mets dès que possible...