Je vais passer un peu plus vite, sinon on n'y arrivera jamais, surtout à la vitesse où je poste...
Donc suite de la visite de la région du triangle d'or, au nord de la Thaïlande:
En allant vers Doi Mae Salong, un gros village habité par les descendants de réfugiés chinois du Kwo Min Tang, nous avons visité un petit village Akha au mileu des montagnes.
Les Akha sont un peuple sino-tibétain, dont certains groupes familiaux ont émigré dans les montagnes de la péninsule indochinoise il y a une centaine d'années. Ils vivent en quasi-autarcie et contrairement à la majorité des thaïlandais, ils ne sont pas bouddhistes mais animistes,et vouent un culte aux esprits du foyer, de la nature, et aux ancêtres.
Certains Akha seraient ainsi capable de citer le nom de tous leurs ancêtres de lignage mâle depuis le commencement du monde. Ils pensent que leurs ancêtres sont la source de leur vie et qu’ils leur donnent les moyens de résoudre avec succès tous les problèmes du quotidien. Un Akha se considère comme l’un des maillons d'une chaîne éternelle, et tente de jouer son rôle dans la société du mieux possible, afin que plus tard, d’autres personnes prennent soin de lui en tant qu’ancêtre. Les Akha parlent aussi d’un grand être tout puissant qu’ils appellent “Apoe Miyeh“, créateur des premiers êtres dont tous les humains descendent. Selon un mythe, il aurait fait venir dans une région très lointaine les représentants des divers groupes tribaux pour leur donner les “livres” qui les instruiraient de tous les secrets du monde. Les textes qu’il donna aux Akha étaient inscrits sur la peau d’un buffle. Sur le chemin du retour, les Akha, épuisés et mourant de faim, furent contraints de faire cuire la peau de buffle et de la manger. Ils disent depuis qu’ils ont perdu le livre, mais qu’ils continuent à avoir la sagesse d’Apoe Miyeh dans leur estomac...



La maison aux esprits, interdite aux étrangers au village...


Une vieille en costume traditionnel.
Ensuite Doi Mae Salong est une petite ville entièrement peuplée de chinois, où l'on se consacre à la culture du meilleur thé Oolong du monde. Autant dire qu'à part observer de splendides plantations de thé et s'étonner devant les produits chinois importés via les montagnes birmanes, il n'y a pas grand chose à faire. Nous avons cependant fait une super dégustation de tous les types de thé produits dans la région, délicieux il est vrai (bien que Philémon ne soit pas de cet avis semble t'il; il aurait préféré les vers de bambous séchés de la jeune marchande...)





En redescendant à Chiang Rai pour regagner notre guesthouse, un petit tour par le marché du soir:


Un délicieux plat composé de crevettes d'eau douce et de Loches à tête de cheval, Acantopsis choirorhynchos, qui pourrait bien être A. dialuzona selon la dernière révision du genre par Maurice Kottelat en 2012. Ce poisson de fond est originaire des cours d'eaux rapides, des eaux claires et rivières des bassins de la Chao Phraya et du Mékong.
Elle peut également être trouvée dans les champs inondés. Le poisson atteint une taille maximale de 30 cm de longueur, mais est considéré comme mature à partir de 6 centimètres. Il a d'abord été importé en Europe en 1929 par Edmund Riechers de Hamburg en Allemagne, puis depuis 1997, il est élevé en captivité et facile à trouver en aquariophilie.

Quelques poissons serpents du genre Chana, très fréquents sur les marchés et recherchés pour leurs qualités gustatives, même s'ils sont pleins d'arêtes.

Le lendemain, dernier jour dans le nord de la Thaïlande, avec d'abord la visite de la montagne du Doi Tung, où se trouve la "maison" de la princesse mère (la grand mère du roi actuel, morte en 1997, qui était un sacré personnage apparemment, et adorait la France et la Suisse, ce qui explique sa "maison de montagne" mélange de chalet suisse et de palais oriental). On peut la visiter mais pas y prendre de photos. Elle se trouve au milieu d'un immense parc floral où se mélangent des fleurs de tous les pays, avec une superbe collection d'orchidées, de broméliacées, et de dahlias. Toute la région de la montagne est devenue grâce à la princesse mère un parc national, et la faune locale, disparue à cause d'une chasse trop importante et des cultures extensives d'opium du temps jadis, a été réintroduite et prospère désormais.








Ensuite nous nous dirigeons vers l'extrême nord du pays, à Mae Sai, ville frontière avec le Myanmar.
En passant, visite du "temple aux poissons", célèbre pour ses bassins pleins de gros silures et de barbus, et aussi pour sa colonie de macaques à queue de cohon, qui hantent l'interminable escalier qui mène à la grotte sanctuaire en haut de la montagne. C'est sous cette montagne, et dans une grotte voisine, que les jeunes de l'équipe de football dont les média ont parlé l'an dernier avaient été bloqués. Ils ont tous été sauvés, et en remerciement sont tous devenus moines pour quelques mois au monastère principal de Mae Sai.









comme souvent dans les temples bouddhistes, il est possible d'acheter des animaux pour les relâcher dans la nature et ainsi par ce beau geste gagner du karma. Le problème est souvent que les animaux relâchés sont en mauvais état et ne pourront survivre dans la nature, et parfois ils ne sont même pas indigènes au biotope local. Ici ce sont bien des espèces locales, mais pas certain que les Anabas et autres barbus entassés dans l'aquarium soiient aptes à échapper à la prédation des millers de silures des bassins. Quant aux tortues, à mon avis elles doivent être capturées puis libérées plusieurs fois par semaine...
Mae Sai n'a d'autre intérêt que de permettre de passer au Myanmar, ou de visiter un immense marché couvert où l'on vend toutes les productions de vêtements et d'objets utilitaires chinois, à des prix assez bas même pour la région, ce qui attire des acheteurs thaï de tout le nord du pays. Les temples locaux, birmans par leur style, diffèrent nettement de ce que l'on voit ailleurs en Thaïlande:








Nous allons ensuite suivre la rivière Ruak, qui marque la frontière avec le Myanmar, jusqu'à Sop Ruak et son confluent avec le fleuve Mekong, but de notre voyage. A Sop Ruak, c'est la zone touristique du "triangle d'or", mais en fait il n'y a pas grand chose à voir à part le cofluent des 3 pays, Myanmar à gauche, Laos à droite et Thaïlande derrière. Le temple construit en forme de bateau est très joli quand même.




On va ensuite suivre le Mekong jusqu'à Chiang Kong, où nous passerons la nuit en attendant de traverser pour le Laos le lendemain:
